Le traitement des tendinites par ondes de choc est une pratique extrêmement fréquente en rhumatologie et en médecine du sport.
Les tendinites
La tendinite est une pathologie chronique dont les causes sont multifactorielles mais regroupées autour d’un événement traumatique ou encore plus souvent de microtraumatismes. Il existe des lésions structurales qui ont du mal à cicatriser correctement pour permettre au tendon de refonctionner correctement.
Elles peuvent concerner tous les sites exposés. La souffrance des épicondyliens (épicondylite) est parmi les plus fréquentes avec les tendinopathies d’Achille et celles de la coiffe des rotateurs.
L’échographie
L’échographie constitue un examen non invasif qui a démontré son intérêt dans le diagnostic des tendinopathies quelles que soient leur localisation. Au niveau de l’insertion des tendons épicondyliens, elle confirmera le diagnostic, précisera son importance et son étendue (tendinopathie simple, microdéchirures, cavité intratendineuse, etc.), l’existence d’une bursite associée et recherchera d’autres pathologies éventuelles (souffrance intra articulaire ou autre pathologie péri articulaire). Cet examen est reproductible, peu onéreux mais très dépendant de l’opérateur et de la qualité du matériel utilisé.
Le traitement des tendinites par ondes de chocs extra-corporelles
Il faut bien les distinguer des ondes de choc radiales. Lorsque leur énergie est suffisante, leur but est de faire saigner le tendon traité pour créer une angio-génèse et ainsi favoriser la cicatrisation des lésions. Plusieurs paramètres peuvent varier selon les appareils utilisés :
- Avec ou sans repérage échographique
- Énergie fournie dont l’origine peut être piézo électrique, électro magnétique ou électro hydraulique.
- Profondeur de pénétration variable de 5 à 30 mm
- Fréquence des ondes de choc (de 1 à 6 impulsions par seconde)
- Nombre de séances nécessaires qui varie entre 2 et 3 selon les protocoles.
Les contre-indications sont représentées par la présence d’un pace-maker, une plaie, un trouble de la coagulation ou un traitement par AVK, la grossesse. Il n’y a pas d’effet délétère décrit à moyen ou long terme. Les plaintes principales sont constituées par la douleur occasionnée par le traitement (l’intensité des douleurs étant variable selon les patients et le type d’appareil utilisé).et parfois par la présence d’hématomes superficiels et transitoires.
Résultats du traitement des tendinites par ondes de choc
Les résultats du traitement des tendinites par ondes de choc varient selon les études qui sont de plus en plus nombreuses :
Les premières publications sur les ondes de choc en général remontant à 1993 et à 1996 sur les ondes de choc dans les épicondylites. Les publications rapportent des résultats disparates (1,2), mais la qualité de ces études est variable. La moitié des travaux randomisés et publiés montrent une amélioration contre placebo (3,4,5) alors que l’autre moitié rapporte des résultats qui sont négatifs (6,7,8). Les études incontestables sont rares(9), car le plus souvent le nombre de patients est limité, les protocoles utilisés ne sont pas standardisés, le recul est insuffisant, les machines ne sont pas les mêmes (repérage clinique ou échographique) ce qui doit rendre prudent dans l’interprétation des méta-analyses (10, 11).
Certaines études rapportent de bons résultats (12) avec une énergie utilisée qui est basses (< 0,10 mJ/mm²), le résultat étant intéressant sur le plan antalgique, alors que l’on sait que pour induire des modifications structurales au niveau des tendons il faut une haute énergie (entre 0,2 et 0,4 mJ/mm²) ce qui est le plus souvent la dose utilisée pour les autres localisations tendineuses.
D’autres études paraissent nécessaires dans le traitement des épicondylites, en comparant basse et haute énergie, repérage clinique et repérage échographique, l’utilisation ou non d’anesthésiques locaux et les protocoles thérapeutiques (nombre de séances et intervalles entre chaque séance). Une étude (13) a comparé OCE et injection de corticoïdes (triamcinolone), elle est en faveur des injections à 6 et 12 semaines. Aucun effet secondaire sérieux n’a été rapporté (14).
Sur le plan des indications, sa place se situe après échec des traitements médicaux habituels (traitements médicamenteux, bracelet anti épicondylite, physiothérapie, infiltrations de corticoïdes) et avant chirurgie, sous réserve bien sûr qu’il existe des lésions anatomiques indiscutables (Echo et/ou IRM) confirmant le diagnostic.
Dr Eric Noël
Bibliographie
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