L’obésité réduit les chances de succès de la viscosupplémentation dans l’arthrose du genou.

obésité et arthrose

L’obésité et la sévérité radiologique sont associées à l’échec de la viscosupplémentation chez les patients atteints d’arthrose du genou

 

Florent Eymard1,*, Xavier Chevalier1 et Thierry Conrozier2
1Département de rhumatologie, AP-HP Hôpital Henri Mondor, 94010 Créteil Cedex, France, 2Département de rhumatologie, Hôpital Nord Franche-Comté, 90000 Belfort, France

La viscosupplémentation reste controversée. Un des points clés est le manque de facteurs de réponse clairement identifiés. Nous avons cherché à identifier les facteurs cliniques et radiologiques associés à un manque de réponse pertinente après injection intra-articulaire d’acide hyaluronique chez les patients atteints de gonarthrose.

Méthodes :

 

Une analyse post-hoc de l’essai HAV-2012, un essai de non infériorité, randomisé, multicentrique, en double aveugle qui comparait l’efficacité de 3 injections hebdomadaires  d’acide hyaluronique (Happyvisc® ou Euflexxa®) a été réalisée. A l’inclusion, les données démographiques, anthropométriques, cliniques (score WOMAC, évaluation globale du patient, présence d’épanchement) et radiologiques (grade de l’OARSI, atteinte fémoro-patellaire) ont été recueillies. La réponse à la viscosupplémentation était définie à 6 mois en accord avec les critères de réponse de l’OMERACT-OARSI. Les facteurs prédictifs de réponse ont été étudiés en analyse univariée puis multivariée.

Résultats :

 

Cent soixante six patients, dont toutes les données étaient disponibles, ont été inclus. Les caractéristiques clinico-radiologiques et l’efficacité du traitement étant similaires entre les deux groupes, leurs données ont été regroupées. La population était constituée de 60.8% de femmes (N=101) d’âge moyen 65.2 ans [63.7-66.8]; 73 (44%) avaient un pincement sévère de l’interligne fémoro-tibial. A 6 mois, 113 patients (68.1%) étaient répondeurs. L’analyse multivariée a montré que l’obésité (BMI> 30kg/m2) et la sévérité radiologique étaient significativement associées à l’échec de la viscosupplémentation (respectivement p=0.001 et p=0.008). De plus, l’association de l’obésité et du pincement sévère de l’espace fémoro-tibial augmentait significativement le risque d’échec de la viscosupplémentation. L’intensité de la douleur à l’inclusion et le handicap fonctionnel à l’inclusion n’étaient pas associées à la réponse à la viscosupplémentation.

Conclusion :

 

Dans la gonarthrose les injections d’acide hyaluronique  doivent être principalement envisagées chez les sujets avec un IMC bas et un pincement de modéré de l’interligne.