Fibro et qualité de vie : résultats

Fibro classique et forte et leurs impacts sur la qualité de vie des fibromyalgiques

V. Yengo (1) ; C. Maindet-Dominici (2) ; M.Barmaki (3) ; T.Conrozier* (4)
(1) Santé publique évaluation en santé-recherche clinique, Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon ; (2) Centre de la douleur, CHU de Grenoble, La Tronche ; (3) Centre de la douleur, Clinique Mutualiste Eugène André, Lyon ; (4) Rhumatologie, Hôpital Nord Franche-Comté, Belfort
* Auteur correspondant : thierry.conrozier@hnfc.fr (T.Conrozier)

Introduction.- La douleur diffuse est un symptôme constant et dominant du syndrome fibromyalgique. Le traitement de la maladie s’attache donc essentiellement à réduire l’élément douloureux. Néanmoins malgré l’amélioration de la prise en charge de la douleur, la qualité de vie des sujets atteints de fibromyalgie ne semble pas s’être considérablement améliorée au cours des dernières décennies.
L’objectif de ce travail était d’étudier dans « la vraie vie » l’impact que peut avoir l’amélioration des différents symptômes de la fibromyalgie sur la qualité de vie des sujets fibromyalgiques.
Patients et Méthodes.- Etude transversale. Deux cent patients traités depuis au moins 6 mois pour une fibromyalgie par un complément alimentaire Fibromyalgine®. Données recueillies : démographiques (âge, taille, poids, IMC, activité), ancienneté du diagnostic , parcours de soin, symptômes, co-traitements, auto-évaluation sur une échelle numérique (0-10) de l’amélioration de la douleur, du sommeil, des troubles de l’humeur, de la fatigue, des troubles digestifs et des céphalées sous l’effet de Fibromyalgine®. L’amélioration de la qualité de vie a été évaluée par les patients sur une échelle de 0 à 10, puis les sujets ont été classés en 2 catégories : Amélioration « minime ou nulle » en cas de note ≤ 5, « modérée ou forte » si la note était > 5. Statistiques : Analyse descriptive, Chi 2 et ANOVA.
Résultats.- La population était composée de 93% de femmes, d’âge moyen 58 ± 12 ans. Seulement 19% étaient en activité. Les autres étaient en invalidité (13%), retraités (58%) ou sans profession (10%). 189 sujets ont accepté de répondre aux questionnaires.
Les symptômes suivants – douleurs diffuses, fatigue, troubles du sommeil, troubles de l’humeur, douleurs abdominales, céphalées- étaient présents respectivement chez 97.7%, 93.2%, 70%, 46.6%, 27.8% et 26.9% des sujets.
75% des patients considéraient que leur qualité de vie s’était améliorée depuis la prise de Fibromyalgine®. L’amélioration était cotée minime (15%), modérée (45%) ou forte (25%). La note moyenne (SD) de cette amélioration était de 6.8 (1.4). Elle n’était pas corrélée aux données démographiques, à l’ancienneté de la maladie ou du diagnostic, aux nombres de traitements associés, ni à la diminution des symptômes pris individuellement, en particulier celle de la douleur (p=0.86).

Sans pour autant atteindre le seuil de significativité, il existait une tendance à une corrélation entre l’amélioration de la qualité de vie et la diminution de la fatigue (p=0.14) et l’amélioration du sommeil (p=0.09).
En revanche il existait une corrélation très hautement significative entre l’amélioration de la qualité de vie et l’amélioration cumulée de tous les symptômes (p=0.0008).
Conclusion.- Diminuer la douleur ou la fatigue, ou améliorer les troubles du sommeil de façon isolée, ne suffisent pas à améliorer la qualité de vie des fibromyalgiques. En revanche l’amélioration de l’ensemble des composantes de la maladie a un impact important sur la perception de la qualité de vie des patients. Ces éléments devraient être plus systématiquement pris en considération lors du choix du traitement de la fibromyalgie.