Curcuma et articulations : comment agit Ainat

 

Sybille Brochard1, Julien Pontin2, Benoit Bernay2, Karim Boumediene1, Thierry Conrozier3 and Catherine Baugé1*

Introduction

L’arthrose est une maladie complexe affectant l’ensemble des tissus de l’articulation en particulier la synoviale, dont le rôle dans les phénomènes inflammatoires et douloureux est prépondérant. La douleur arthrosique est complexe impliquant des phénomènes nociceptifs, neuropathiques, nociplastiques et même psychogéniques. Étant donné qu’aucun traitement ne permet d’agir sur l’ensemble de ces phénomènes il parait intéressant d’étudier des associations susceptibles d’agir de façon synergique sur 2, voire plusieurs de ces composantes. Nous nous sommes intéressés à la réponse des cellules synoviales arthrosiques humaines au lipopolysaccharide (LPS) et avons étudié l’action biologique de la combinaison de curcumine, bromélaïne et harpagophytum (3 produits de phytothérapie traditionnellement utilisés dans le traitement de l’arthrose) dans ce modèle in vitro original d’arthrose.

Matériels et méthodes

Des cellules synoviales humaines primaires de patients arthrosiques ont été stimulées avec du LPS et une analyse protéomique a été réalisée. Les analyses bioinformatiques ont été effectuées à l’aide des bases de données Cytoscape App et SkeletalVis. Puis les cellules ont été traitées avec de la curcumine, de la bromélaïne et de l’harpagophytum seuls ou en association. L’expression des gènes impliqués dans l’inflammation, la douleur ou le catabolisme a été déterminée par RT-PCR. La libération des protéines codées par ces gènes et de la prostaglandine E2 (PGE2) a également été dosée par ELISA.

Résultats

L’analyse protéomique a démontré que le LPS induit l’expression de nombreuses protéines impliquées dans le processus de l’arthrose dans les cellules synoviales de l’arthrose humaine. En particulier, il stimule l’inflammation par la production de cytokines pro-inflammatoires (Interleukine-6, IL-6), le catabolisme par une augmentation des métalloprotéases (MMP-1, MMP-3, MMP-13), et la production de Nerve Growth Factor (NGF). Ces augmentations ont été observées au niveau des niveaux d’ARNm et de la libération de protéines. Le LPS augmente également la quantité de PGE2, un autre médiateur de l’inflammation et de la douleur. Aux doses testées, les extraits végétaux ont eu peu d ‘effets : seule la curcumine a légèrement contrecarré les effets du LPS sur les ARNm du NGF et MMP-13, et la libération de PGE2, IL-6 et MMP-13. En revanche, l’association de la curcumine avec la bromélaïne et l’harpagophytum AIN-0821 a inversé de nombreux effets du LPS dans les cellules synoviales arthrosiques. AIN-0821 a réduit significativement l’expression des gènes et/ou la libération de protéines impliquées dans le catabolisme (MMP-3 et MMP-13), l’inflammation (IL-6, PGE2) et la douleur (NGF).

Conclusion

Après stimulation des cellules synoviales arthrosiques humaines avec le LPS nous avons montré que l’adjonction d’AIN-0821 combinant curcumine, bromélaïne et harpagophytum a une action anti-inflammatoire et anti-catabolique synergique au niveau des cellules synoviales humaines contrairement à ces 3 composés utilisés individuellement. L’association permet de réduire l’expression des gènes et la libération de protéines impliqués dans la progression de l’arthrose et la douleur associée à cette dernière, en particulier grâce à un effet inhibiteur du NGF.

Retrouvez l’étude complète en cliquant ici.